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  le blog de Jean-Luc BURGUNDER

Au-delà de mes opinions écologistes et de mon engagement depuis 1970, je suis libre de ma pensée et un citoyen comme les autres. J'ai mes certitudes, mes doutes, mes questionnements, mes coups de cœur, mes espoirs, mes colères et une curiosité toujours en éveil. De plus, sur ce blog, je ne me limite pas à la politique institutionnelle mais élargi ce périmètre à toutes les dimensions de la vie. La politique n’est-elle pas la vie de la citée ?

Le vote écologiste naturellement

COMPTE TENU DES SONDAGES,

PAR CONVICTION ECOLO, JE VOTE EVA JOLY

Chose promise, chose due, Comme je l'indique dans la colonne de droite de ce blog sous le titre "l'info d'hier et d'aujourd'hui" que lorsque l'information le justifiera, je vous livrerai des textes  et des illustrations parus dans Ecologie et qui collent à une actualité.

ECOLOGIE-Infos n°388 

Mise à part la première élection présidentielle où les écologistes présentèrent un candidat en 1974 avec René Dumont, qui créa par son message la surprise dans le paysage politique d'alors, depuis, les présidentielles ont toujours été difficiles pour les écologistes. La cinquième République ne favorise pas des débats complexes, or, l'écologie est complexe. C'est pourquoi, dès 1980, nous avons souhaité passer de la Vème à la VIème République. Il a fallu 32 ans d'inertie pour que d'autres en fassent un argument de campagne aujourd'hui. Ne boudons pas notre plaisir, il n'est jamais trop tard pour partager nos idées.

 

Les candidats écologistes, Verts depuis 1981  n'ont jamais fait de bons scores, ce qui à chaque fois a lourdement endetté le mouvement. Il a fallu attendre 2002 avec Noël Mamère pour franchir le seuil des 5% et être enfin remboursé, mais c'était régner sur le cimetière de la Gauche, même si les Verts ne sont pas responsables des multiples candidatures de gauche qui ont émietté le score du premier tour du candidat Jospin.

 

Pour ma part, je ne souhaite plus connaître un nouveau  2002 et une Gauche défaite. Depuis 2002, le septennat s'est transformé en quinquennat, si bien que l'endettement du mouvement ne s'étale plus sur 7 mais sur 5 ans ! Les mauvais scores ne sont pas le fait des candidats. En 2007 Dominique Voynet a fait une bonne campagne, mais dans un contexte totalement irrationnel. Comment donner du sens à la politique même en ayant les meilleurs arguments et propositions possibles. Pour 2012, était-il besoin d'avoir un candidat à la présidentielle ? les militants ont choisi d'en présenter un (une) dans une totale immodestie, il suffit pour s'en persuader de consulter  les listes de discussions. C'est bien mal connaître notre histoire. L'urgence aujourd'hui est  d'éliminer l'occupant actuel de l'Elysée, qui durant cinq ans a bien maltraité le Pays et ses habitants. L'important pour les EELV est d'obtenir à l'Assemblée Nationale comme au Sénat un groupe parlementaire. Nous avons connu des ministres verts au gouvernement dans une parfaite solitude à l'Assemblée Nationale et au Sénat. Lorsque le bureau ministériel de Dominique Voynet fut saccagé et occupé par les agriculteurs venus d'Eure-et-Loire et du Loiret, son collègue ministre de l'Intérieur (PS) n'a pas zélé pour se porter à son secours. Mieux, il n'a rien fait ! Les Verts auraient disposé à l'époque de groupes parlementaires, qu'il en aurait été tout autrement.

 

Aujourd'hui, compte tenu de la constitution française, nous sommes obligés si nous souhaitons nous inscrire dans l'action gouvernementale, signer des accords de partenariat. Pour obtenir ce groupe à l'Assemblée nationale, était-il besoin d'en passer par une candidature à la présidentielle ? Pour ma part, je pensais que ce n'était pas nécessaire compte tenu de ce type d'élection qui ne nous avantage jamais et nous ruine. Ne voulant pas revivre un 21 avril 2002, je réservais mon vote au candidat de gauche le mieux placé dans les sondages. A quelques jours de l'élection, le candidat de Gauche  me paraît suffisamment bien placé, sans menace d'élimination au premier tour, si bien que je décide de voter pour mes convictions écolos. Au second tour, bien évidemment je voterai pour François Hollande, mais je ne me fais pas d'illusions. Lors de sa victoire en mai 81, François Mitterrand abandonne l'extension du camp militaire du Larzac ainsi que  le projet de la centrale de Plogoff, mais fait approuver l'ensemble du programme nucléaire par un vote bloqué du groupe socialiste en octobre 81 alors qu'il avait promis un référendum dans la proposition 38 de son programme. Le 10 juillet 1985, l'attentat contre le Rainbow Warrior avec le décès de Fernando Pereira reste un souvenir difficile. En 1997,  lors de son arrivée en tant que premier Ministre, Lionel Jospin abandonne Superphénix à Malville et le canal à grand gabarit. Aujourd'hui, si François Hollande est élu, on va gagner la fermeture de Fessenheim, mais "gagner en prime" la poursuite de la construction de l'EPR de Flamanville... Mais rien n'est joué pour le démantèlement progressif du parc nucléaire français, et loin s'en faut. Sur les accords électoraux, lors d'une prestation télévisée du candidat socialiste, il m'a semblé entendre que, de par son rôle de Président, il ne serait pas le chef d'une majorité et que le respect des accords serait du ressort du Premier Ministre et des partis concernés. Pour ma part, je suis respectueux des accords que je prends localement avec mes partenaires, et je n'en attends pas moins de leur part.

 

Le 22 avril prochain, je glisserais le bulletin Eva Joly dans l'urne.

 

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Texte de l'éditorial d'Ecologie-Infos numéro 388, avril-mai 1988. Comme pour Lalonde, quel que soit son parcours depuis, en 1988, les Verts avaient désigné Antoine Waechter comme candidat aux élections présidentielles, .

 

LE VOTE ECOLOGISTE, NATURELLEMENT !

 

"Que vient faire l'écologie dans la galère politicienne du jeu électoral" s'interrogent bien des gens. "L'écologie oui, la politique non !". Si ce dernier mot n'était pas dévalué, le mot écologie n'aurait pas sa raison d'être, tant leur signification et leurs racines sont proches. Miléna Jensenskà  (1) écrivait en 1939 :  "Tant que les gens qui se refusent absolument à faire de la politique ne considéreront pas "la politique - c'est-à-dire ce qui se passe - comme aussi importante que leurs affaires privées, la grande masse des hommes se laissera ballotter avec indifférence, au gré des évènements, sans se rendre compte que ces mêmes évènements pénètrent dans leurs maisons, jusque dans les assiettes de midi". C'est criant de réalisme et toujours d'actualité. Combien de décisions politiques pour l'énergie, les transports, l'agriculture, la gestion de l'espace. Combien de décisions ont pour conséquence la dégradation accélérée du patrimoine naturel de la planète. Combien de décisions politiques entraînent l'exploitation du Sud par le Nord, des peuples dans la guerre, des familles dans la nouvelle pauvreté. Et quelles décisions politiques faudra-t-il prendre le jour où la pénurie de l'eau ou des biens naturels vitaux auront atteint les limites de la rareté ?

 

Accepter aujourd'hui, c'est à coup sûr subir demain. Restons lucides. Rien ne sert de dénoncer des maux si l'on refuse d'intervenir à l'instant où la politique fait son choix. Ce n'est pas une garantie mais un acte responsable et conforme à notre conscience. Pour ma part, je voterai Waechter par option écologiste, au-delà d'un parti, d'un programme ou de l'homme, mais pour signifier aux tenants du pouvoir qu'il serait temps de considérer l'écologie comme la réalité du XXIème siècle.

 

(1) Miléna Jesenskà, journaliste tchécoslovaque de 1919 à 1939, décédée au camp de concentration de Ravensbrück en 1944 

 

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