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  le blog de Jean-Luc BURGUNDER

Au-delà de mes opinions écologistes et de mon engagement depuis 1970, je suis libre de ma pensée et un citoyen comme les autres. J'ai mes certitudes, mes doutes, mes questionnements, mes coups de cœur, mes espoirs, mes colères et une curiosité toujours en éveil. De plus, sur ce blog, je ne me limite pas à la politique institutionnelle mais élargi ce périmètre à toutes les dimensions de la vie. La politique n’est-elle pas la vie de la citée ?

Hubert Reeves: L'homme acteur de son futur

ET CE SOIR QU'EST-CE
QU'ON MANGE?

Le dimanche 5 juillet dernier, l'Association Eco-logiques a frappé fort à l'auditorium de Briare. A 16h, elle a invité tout à chacun à une conférence débat sur le thème : "L'homme acteur de son futur". Malgré le très beau temps, le public était serré et nombreux, au point qu'une fois l'auditorium plein, il a fallu installer dans le hall d'entrée un écran et un micro pour contenter tous ceux qui n'avaient pas pu entrer dans la salle. Il faut dire que le plateau d'intervenants était attrayant.


D'abord le bien connu Hubert Reeves, en voisin puis qu'habitant Malicorne dans l'Yonne toute proche. Astrophysicien, depuis de nombreuses années, il ne cesse d'alerter ses concitoyens sur les atteintes faites à la biodiversité et sur les menaces qui pèsent sur la planète Terre et ses habitants, pourtant eux-mêmes générateurs de tous ces désordres.

Ensuite, Pierre-Henri Gouyon, professeur au Muséum d'histoire naturelle de Paris, et dont les travaux portent sur les mécanismes de l'évolution en allant de la génétique à l'écologie. Par ailleurs, il fait partie du Comité de veille écologique de la Fondation Nicolas Hulot et il est membre du Conseil scientifique du Comité de recherche et d'information indépendante sur le génie génétique (CRIIGEN).

Enfin, Jean Louis Caffier, journaliste en développement durable, consultant "sciences et environnement" sur LCI et co-fondateur avec Jean Marc Jancovici de l'Association Climat-énergie-humanité-médias.

L'animation était assurée par la pétulante Marie-Odile Monchicourt, chroniqueuse scientifique à Radio-France où elle anime sur France-Infos les chroniques : "Infos-sciences", "Histoires d'hommes" et "du côté des étoiles". Beau plateau n'est-ce pas?

Cependant, entre l'affiche annoncée et le débat lui-même, Pierre-Henri Gouyon a annulé sa participation, et c'est un philosophe chargé de mission sciences/société à l'Ecole Normale Supérieure en lettres et sciences sociales qui au pied levé l'a remplacé en la personne de Gérard Wormser. Directeur et fondateur de la revue électronique Sens-public (WWW.sens-public.org). Acteur auprès des collectivités, sa méthode de travail est d'analyser leurs besoins afin de les aider à les reformuler en termes d'action et de développement stratégique. En créant un lien permanent par des actions de formation des responsables, on permet une meilleure adéquation des attentes sociales, comme par exemple : le statut des individus et des collectifs, l'éthique professionnelle, les liens entre les différentes institutions, les lieux de transformation des cultures professionnelles et des métiers sont quelques leviers du management.


      Hubert Reeves le 5 Juillet à Briare

Bien évidemment je ne reprendrai pas les propos de cette conférence-débat qui se termina quelques presque 4 heures plus tard (on n'a pas vu le temps passer). D'entrée, Hubert Reeves en parfait astro-physicien planta le décors:  notre planète dans l'infini du cosmos, et quel infini puisqu'il nous démontra ô combien la terre et les terriens sont immensément petits et petites puossières dans cet univers apparemment sans limites. Pour nous ramener sur Terre, c'est avec humour, qu'il cita la devise de Woody Allen "d'où venons nous, où allons nous et à quelle heure on mange ?".Toujours est-il , qu'à l'identique sur notre planète, Hubert Reeves rappela que tous les astres avaient une naissance, une vie et aussi une mort. Rien de nouveau sous le ciel étoilé, sinon ce rappel de modestie si besoin était.

J'ai beaucoup apprécié la prestation du philosophe Gérard Wormser parce que nous n'avons pas l'habitude d'appréhender la problématique écologique sous le prisme qui est le sien. Au début de son intervention, je ne voyais pas bien où nous allions, mais plus les minutes passaient, plus les liens devenaient évidents pour être tout à fait lumineux au final. Sur le moment, j'étais véritablement enthousiaste mais aujourd'hui, j'avoue humblement que je suis bien en mal de vous en restituer quelques lignes. Promis, je vais me plonger sur les analyses développées par Gérard Wormser.

JeanLouis Caffier, en journaliste qualifié et en parfaite connaissance de ses sujets, nous brossa le changement climatique, ses conséquences de toutes natures et les nouveaux comportements de la communauté humaine va devoir adopter dans les délais les plus courts pour éviter si possible le pire pour elle.

Marie Odile Monchicourt s'est appuyée sur ses compétences scientifiques pour pousser les intervenants au bout de leur logique et a fait le lien réactif avec les interventions de la salle. Deux sujets chauds se sont invités au débat : le lobbies anti-éolien, et la prétendue "éco-autoroute" A19 qui venait d'être ouverte quelques jours auparavant à la circulation.
Partisane de l'anti-éolien, une élue locale d'une commune dont elle n'a pas donné le nom, nous déversé avec beaucoup d'aplomb un flot de contre-vérités sur l'énergie éolienne. Il est vrai que dans l'Est du Loiret on semble très opposé à ce type d'équipement énergétique. A ce propos, pour aller dans le sens du poil de ses lecteurs, "le Journal de Gien" sous couvert du poisson d'avril de cette année, avait affiché à la une une photo (ci-jointe) sur un projet fou inventé pour la circonstance. Cette photo n'avait pas d'autre but que de servir de repoussoir à l'énergie éolienne. Un petit tiers de l'assistance a applaudi la dame qui avait bien monopolise la parole. Pour conclure sur ce sujet, Hubert Reeves lui demanda ce qu'en terme d'énergie elle souhaitait mettre dans son panier? question qui resta sans réponse.


Il fallait s'y attendre... Les éoliennes deviennent très tendance et même si l'environnement en prend un sacré coup, cela rapporte de beaux subsides!
C'est une première en France, comme le montre le projet, une série d'éoliennes va être installée sur la RD 940 à l'entrée sud de Gien. L'abattage des platanes, il y a quelques temps n'étant pas si innocent ! Pour les détracteurs de ce projet qui seront sans nul doute très nombreux (riverains, motards, automobilistes, amoureux de la nature...) il est important d'écrire dès maintenant au Commissaire enquêteur.
Voici son adresse : Monsieur Louis Lefish, lieu-dit la Sole meunière, au Moulinet
(commentaire du rédacteur: sous couvert d'un poisson d'avril, question propagande c'est un morceau de bravoure du journal de Gien").

L'A19 a été la cible de plusieurs interventions complémentaires : environnementales, sur la problématique transports, et... sur les choix économiques qui obligent  au transport routier. Mais bien que les élus aient été sollicités à participer, Marie Odile Monchicourt, par son animation n'a pas permis d'aller au bout des sujets  et d'aborder celui  des choix politiques qui déterminent de tels équipements. Rien sur l'engagement , le lobbying et le financement public organisé par le Conseil Général du Loiret... Il était politiquement correct  d'aborder les dégâts sur l'environnement sous l'angle écolo-scientifique, mais politiquement incorrect de poser les questions
sur les décisions politiques qui en amont décident de ces dégâts...(?)


           Pour le Conseil Général du Loiret, le développement durable est sans limites

Après une petite pause gustative et rafraîchissante, la seconde partie de la conférence s'est portée sur le climat et son histoire dans le temps. Hubert Reeves à :retracer les extinctions successives des espèces et confirma graphiques à l'appui que nous étions bien aujourdh'ui dans une situation inédite. Tout en précisant que rien n'était écrit non plus, il nous raconta l'histoire du colibri que vous connaissez probablement et que je ne résiste pas à vous retranscrire: un gigantesque incendie ravage la forêt. Les animaux assistent impuissants à la progression inexorable des flammes. Seul un minuscule colibri s'active. Il plonge dans la rivière, recueille une goutte d'eau dans son bec, va la jeter sur le brasier et recommence."Colibri, tu sais que tu ne peux rien tout seul contre cet incendie, tu sais que la goutte que tu jettes dans les flammes n'a aucune chance de l'éteindre?" lui disent les animaux de la forêt"Je le sais", répond le colibri, "mais je fais ma part".

 Bien vu, c'est pourquoi à l'exemple du colibri, chacun doit faire de son mieux là où il est pour tenter d'inverser la situation dans laquelle l'humanité se trouve. Plus tard dans le débat, il nous rappela une citation d'Edgard Morin : l"l'urgence de l'immédiat nous fait oublier l'urgence de l'essentiel", et en conclusion de ces heures passionnantes et qui font réfléchir, il nous  dit :"nous menons une guerre contre la nature, si nous la gagnons, nous sommes perdus".


                                                                                                         Colibri 

 

Association ECO-LOGIQUES (Loire et Canal): éco-logiques.loireetcanal@orange.fr  - 16, rue Tissier 45250 Briare tel:09 77 51 02 97 

 

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