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  le blog de Jean-Luc BURGUNDER

Au-delà de mes opinions écologistes et de mon engagement depuis 1970, je suis libre de ma pensée et un citoyen comme les autres. J'ai mes certitudes, mes doutes, mes questionnements, mes coups de cœur, mes espoirs, mes colères et une curiosité toujours en éveil. De plus, sur ce blog, je ne me limite pas à la politique institutionnelle mais élargi ce périmètre à toutes les dimensions de la vie. La politique n’est-elle pas la vie de la citée ?

Marat-Sade

 

... DE LA LUTTE

POUR  LE POUVOIR...


 

Le samedi 31 janvier, à 20h30, j’ai eu le grand plaisir d’assister à Champignelles dans l’Yonne (à un jet de pierre du Loiret) à la présentation d’une super pièce de théâtre : Marat-Sade, jouée par la troupe « de Ferme à Rêve ».

 

Il se trouve que le personnage de Jean-Paul Marat est tenu par un certain Philippe Vermée des Verts Est-Loiret, dont il est membre actif. Actif, il l’est aussi sur scène, tant il la tient bien et ne la lâche pas. Il l’occupe de toute sa personne et de toute sa voix. Il parle de cette pièce formidablement bien, alors je lui laisse la parole… pour tout (ou presque) vous dire.

 

Si un jour, vous croisez la pièce au détour de Paris (où elle va être présentée) ou dans nos campagnes, n’hésitez pas, entrez dans l’asile et dans la comédie grinçante d’un réalisme foudroyant dont il est préférable de rire sinon gare… !!!

 

Bravo à toute la petite troupe et à toi Philippe, de cette belle soirée ainsi qu'à toi Ali.

 
MARAT-SADE  

(La persécution et l’assassinat de Jean-Paul Marat, représenté par le groupe théâtral de l’hospice de Charenton sous la direction de Monsieur Alphonse de Sade).

 

D’après Peter WEISS et mise en scène par Ali Amin

de Ferme à Rêve.

 

  Le sentiment de l’exil est tenace. Quand il prend un homme, il ne le lâche plus jamais. La migration est une expérience traumatique. Peter Weiss, le dramaturge, et Ali Amin, le metteur en scène, ont connu ce traumatisme. Ils ont connu ces moments où il vaut mieux s’en aller loin de chez soi.

Pour Peter Weiss l’auteur de cette pièce,  il  faut fuir l’Allemagne nazie. Il deviendra suédois en 1946.

Pour Ali Amin le metteur en scène, il faut fuir l’Irak de Sadam Hussein . Il deviendra français en 1983.

  Cet exil n’est pas leur seul point commun ;  ils partagent tous deux la passion de la  révolte, ils nous invitent dans leur travail à la vigilance contre tous les gouvernements, contre nos peurs, nos certitudes et nos ignorances. Dans cette pièce, ils soulèvent la question de la soumission à l’autorité, aux pouvoirs, aux idéologies…

 

Cette pièce, Marat-Sade, constituée d’une série de  tableaux  écrits par Peter Weiss,  est adaptée et mise en scène ici par Ali Amin ; elle est inspirée d’un séjour de Sade à l’hospice de Charenton où il fut interné pour des délits de mœurs durant la période de la Révolution française de 1789 et jusqu’au règne de Napoléon. Lors de ce séjour, Sade crée des pièces et les fait jouer par des malades ; le tout surveillé par le Directeur de l’établissement qui tente de limiter les débordements des comédiens.

Sade met ainsi en scène les derniers jours de Marat. L’action se déroule en 1808 dans la salle des bains de l’hospice. Des fous (ou des détenus politiques ?) mis en scène par le divin Marquis, racontent l’histoire de Jean Paul Marat. Si le comédien qui joue  Marat est un paranoïaque, celui qui joue Charlotte Corday est au cœur d’une dépression léthargique….

 

 Philippe Vermee assis dans sa baignoire dans le rôle de Marat


Ali Amin
ne se contente pas ici d’une critique sociale.  Il veut nous faire réfléchir sur notre propre place dans les processus de lutte pour le pouvoir.  Il a pris conscience que l’absurdité nous guette. L’absurde, la vanité, le « Moi » prennent ici le visage de Marat le Révolutionnaire, mais ils auraient pu aussi prendre le visage de Robespierre ou de Napoléon pour ne rester qu’à la période révolutionnaire et ne pas citer de personnage actuel… Toute ressemblance avec un personnage connu serait….


Même si l’on rit dans cette pièce, puisque qu’Ali Amin a décidé d’utiliser ce parti pris, le rire est un peu aigre. Ce spectacle n’est-il seulement que d’un profond pessimisme ? …

 

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