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  le blog de Jean-Luc BURGUNDER

Au-delà de mes opinions écologistes et de mon engagement depuis 1970, je suis libre de ma pensée et un citoyen comme les autres. J'ai mes certitudes, mes doutes, mes questionnements, mes coups de cœur, mes espoirs, mes colères et une curiosité toujours en éveil. De plus, sur ce blog, je ne me limite pas à la politique institutionnelle mais élargi ce périmètre à toutes les dimensions de la vie. La politique n’est-elle pas la vie de la citée ?

22 août, anniversaire d'une journée particulière, souvenir...

Marcel 23 ans debout au centre
Marcel 23 ans debout au centre

MARCEL, TROP JEUNE POUR MOURIR...

COMME TOUS LES AUTRES...

19 août 1914 (soir de marche)

Chers parents, frères et soeur,

Je ne sais pas ce qui peut m'arriver dans ces mauvais passages. C'est pourquoi je tiens à vous faire savoir que je vous ai toujours aimés comme un fils et un frère peut aimer les siens. Pour toi maman je sais que je t'ai bien taquinée étant gosse, mais croit pourtant chère mère que je te tendrissais quand même. J'aurais voulu te le prouver plus tard en cherchant à te faire une vieillesse ainsi qu'à papa, qui aurait pu vous faire oublier les mauvais passages de vôtre vie. Le sort en a décidé autrement. Mais soyez forts, supportez la chose dans toute la force de vôtre être et consolez-vous en pensant que ma dernière pensée a été pour vous.

Adieu chère famille que j'aime tant et que le Bon Dieu vous donne ce que j'aurais voulu vous donner moi-même, c'est-à-dire le bonheur.

Vôtre fils

Marcel Burgunder

A faire parvenir à monsieur Joseph Burgunder, 17 rue de la Sirène à Montargis

Marcel, lorsque l'on relit tes courriers de juin et juillet 1914, il est clair que pour toi, mon grand-tonton, (23 ans, jeune frère de mon grand-père) tu étais dans le plaisir de vivre. Tu exprimais par écrit cette vie qui se trouvait devant toi et que tu commençais à croquer à belles dents. Comme des millions d'autres, tu n'imaginais pas une seconde que cette vie te serait retirée quelques semaines plus tard.

Comme tant d'autres avec toi, tu t'es retrouvé mobilisé et envoyé quelque part dans le Nord-Est de la France aux limites de la Belgique. Tu as beaucoup marché en ces premiers jours d'août et le 19 au soir, après un jour de marche, tu as écrit ce petit mot pour la famille, au cas où... On peut imaginer que vous avez été nombreux à faire la même chose au regard de vos observations. Finie la légèreté de l'être qui te portait quelques semaines plus tôt. Trois jours après, le 22 août, tu as cessé de vivre brutalement comme plein d'autres de tes camarades d'infortune dans les très violents combats qui débutèrent cette bien trop longue guerre, qui on le sait aujourd'hui, n'aurait jamais dû éclater. De la folie des hommes....

Tu vois, un siècle plus tard, la famille ne t'oublie pas. Nous t'embrassons

Les Burgunder 2014.

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