29 Décembre 2009
COPENHAGUE PLANETE
Après Copenhague, nous n'avons toujours qu'une seule terre.
Pourtant le train de vie des nations les plus nanties se fait déjà sur plusieurs planètes. L'espèce humaine vie à crédit sur un capital naturel déjà mal
réparti et forcément limité en quantité, qualité et dans le temps.
Si la nature est belle, elle n'est pas
bonne. et elle a de la mémoire. A défaut d'être remboursée, Dame Nature augmente chaque jour un peu plus les intérêts, et à ce jeu là les bipèdes que nous sommes ne seront pas
gagnants. Nous n'avons pas les moyens et les auront de moins en moins pour faire face à nos créances. Tôt ou tard, par nos excès, elle nous
éjectera du paysage, de son paysage. Le tout récent disparu Levi Stauss n'écrivait-il pas en 1955 dans Tristes Tropiques: " le monde a commencé sans l'homme et s'achèvera sans lui" ?
"La Tour
de Babel Copenhague des rois du monde" n'a pas résisté à la pression des "veaux d'or du profit" très présents pour défendre leurs intérêts. Tout le monde est d'accord, ou presque,
sur les constats écolos. Beaucoup estiment qu'il faudrait changer de comportement, mais à une condition: que cela soit d'abord les autres qui commencent. Que de politesses au
bord du gouffre!
Le pire n'est jamais sûr, c'est pourquoi partout où cela est possible il nous faut agir, y compris dans nos comportements quotidiens à tous les niveaux à la manière du colibri. Reste que beaucoup
de contradictions sont à dépassées. Parfois, j'ai le sentiment que le changement affiché consiste plus à verdir superficiellement des comportements, qu'une remise en cause
concrète d'un système, désormais mondial et pourtant condamné. Même sur l'air de la décroissance, je ne suis pas certain que beaucoup s'y tiennent strictement et sans "petits"
arrangements avec leur conscience? A leur décharge, la chose est complexe tant les sujets qui font notre vie quotidienne, individuelle et collective, sont mêlées. "Tout est dans tout et
réciproquement" disait un certain Pierre Dac qui n'était pas écolo, mais qui d'un point de vue écolo avait raison. Quel nez !
Vous avez remarqué le nombre de jours, de semaines, de mois, ou d'années dédiés à un thème écolo. Le dernier en date fut celui de "La semaine européenne de la
réduction des déchets" et le prochain sera 2010, "Année mondiale de la biodiversité". Pour revenir sur les déchets, j'ai en mémoire "le manifeste contre les
emballages perdus" que le "Mouvement Pollution Non" avait lancé nationalement en 1971 en provoquant des opérations démonstratives aux caisses des grands centres commerciaux. Ce
manifeste dénonçait l'absence de choix des emballages par les consommateurs et le tonnage impressionnant qu'il représentait déjà alors. En 2009, si quelques progrès sur la gestion des
déchets sont à enregistrés, ils sont maigres au regard des années passées, sans compter la multiplication des tonnes par deux en quarante ans et leur progression de 1
à 2% par an !!! Pourtant les déchets ont à voir avec le climat.
Un dernier mot sur l'état de l'opinion. A la veille des élections présidentielles de 1974 auxquelles pour la première fois participait un candidat écologiste, René Dumont, l'organisme de sondages
Publimétrie a publié une enquête: "80% des personnes interrogées s'inquiètent des dégâts causés par la civilisation industrielle, 86% estiment nécessaire l'élaboration et la mise en
place maintenant d'un projet global visant à limiter l'aggravation de tels dégâts et pollutions, et à protéger la nature". Le vocabulaire est d'époque, cependant la préoccupation étaient
déjà dans les têtes mais sans traduction active et politique. A la veille des élections régionales de 2010, alors que la falaise s'est rapprochée de notre nez, il possible politiquement de
marquer le coup. Votez au premier tour pour la liste écologiste Europe-Ecologie de votre région afin que les écolos et les idées qu'ils défendent depuis 40 ans pèsent lourds dans
les politiques publiques.