Montargis, le 27 juin 2005 A19 : environnement, de qui se moque-t-on?
On peut toujours parler des pâquerettes et des petits oiseaux (qui ont leurs places c’est évident) sans pour autant rassurer les écologistes à propos de l’A19. Le concessionnaire ARCOUR peut bien multiplier les réunions d’information sur les mesures environnementales qu’il compte mettre en place y compris de peindre en vert l’autoroute et le viaduc de 1km nécessaire pour traverser la vallée du Loing afin de lui conserver son « caractère bucolique ». L’essentiel n’a pas été dit ni sur le plan écologique, ni sur le plan économique. Sur le plan écologique : le trafic routier constitue la première source d’émission d’oxydes d’azote et de monoxyde de carbone ; que l’on en connaît aujourd’hui ses méfaits, et que l’ozone n’est pas réservé aux seuls franciliens mais qu’ici en région Centre et dans le Gâtinais nous en bénéficions largement. Cet aspect des maladies respiratoires dues à la pollution atmosphérique est désormais reconnu et d’ordre de santé publique. Alors sous le viaduc, les bases de loisirs dans les gaz d’échappement c’est tout bon pour les poumons ? En 2003, au niveau national, le transport de marchandises s’effectuait à 81% par camions, 12% par voies ferrées et 7% par voies d’eau. L’augmentation de la pollution atmosphérique est due à toujours plus de transports routiers dont l’existence est conditionnée par le développement permanent d’infrastructures routières comme l’A19. Sur le plan économique : alors même que s’annoncent les premiers signes d’une crise pétrolière profonde et durable (diminution de la ressource pétrolière d’ici quelques années proches ; explosion de la demande avec l’émergence de pays comme la Chine, l’Inde, le Brésil…) qui condamne à terme ce type de transports routiers. Avant que la faillite de ce transport soit générale et totale ce qui serait une catastrophe pour la société, pour des raisons écologiques et économiques aujourd’hui évidentes il conviendrait d’investir et de développer le transport de marchandises par rail (ferroutage). C’est une absolue nécessité dans une perspective de développement durable. Avec l’A19, on anticipe pas l’avenir et les contribuables vont payer chèrement cette infrastructure inadaptée, par les impôts nationaux, territoriaux et locaux, de plus ils paieront pour rouler dessus… Par ailleurs, ils paieront aussi tôt ou tard les vraies conséquences environnementales et sociales. Voilà pourquoi ce n’est plus sur les autoroutes, fussent-elles bordées de pots de fleurs, qu’il faut investir, mais sur le développement de modes de transports alternatifs à la route afin d’anticiper au plus vite une crise écologique et économique sans précédent. Ce n’est pas l’A19 qu’il fallait construire mais des lignes de ferroutage est-ouest. Objectivement autour de l’A19 pour les écologistes et les Verts il n’y a vraiment pas lieu d’être satisfaits. Nous sommes mécontent et en colère.
JLB