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  le blog de Jean-Luc BURGUNDER

Au-delà de mes opinions écologistes et de mon engagement depuis 1970, je suis libre de ma pensée et un citoyen comme les autres. J'ai mes certitudes, mes doutes, mes questionnements, mes coups de cœur, mes espoirs, mes colères et une curiosité toujours en éveil. De plus, sur ce blog, je ne me limite pas à la politique institutionnelle mais élargi ce périmètre à toutes les dimensions de la vie. La politique n’est-elle pas la vie de la citée ?

Huit jours après...

Huit jours après...

Barbarie des morts-vivants

A cette heure il y a une semaine, personne n’imaginait les évènements du soir. C’est banal de le dire, mais le drame est passé par là. Il en est ainsi pour tous les accidents de la vie. Et ceux qui restent se remémorent en boucle l’instant d’avant. On peut penser que beaucoup d’humains partagent ce sentiment. Alors que dans les zones de conflits la mort est à chaque instant possible, ici en France on la regarde à la télé. Bien-sûr il y a eu Charlie et la supérette kascher, mais c’était ciblé, alors… A cette heure le vendredi 13, 130 d’entre nous vivaient leur vie quotidienne sans même se poser la question. Ils géraient ce quotidien avec les leurs comme d’habitude. Ils prévoyaient pour le soir qui un match de foot, qui un concert, qui un resto ou encore une rencontre autour d’un verre.

Changement de programme et nul ne le sait. C’est la violence qui s’est invitée. Violence barbare, volontairement dégoupillée et dirigée à l’aveugle par des morts-vivants qui l’ont infligée à des humains bien vivants et heureux de l’être. Sidérant…

130 morts, voilà pour le bilan. Parmi les victimes collatérales, les proches, parents et amis des disparus. N’oublions pas les blessés. On n'oublie personne et respect à toutes et tous.

Dans une lettre ouverte publiée sur Facebook, Antoine Leiris, un journaliste de France Bleu qui a perdu sa femme ce vendredi 13 novembre au Bataclan, répond aux terroristes.

Il écrit :

Vendredi soir vous avez volé la vie d’un être d’exception, l’amour de ma vie, la mère de mon fils mais vous n’aurez pas ma haine. Je ne sais pas qui vous êtes et je ne veux pas le savoir, vous êtes des âmes mortes. Si ce Dieu pour lequel vous tuez aveuglément nous a fait à son image, chaque balle dans le corps de ma femme aura été une blessure dans son cœur.

Alors non je ne vous ferai pas ce cadeau de vous haïr. Vous l’avez bien cherché pourtant mais répondre à la haine par la colère ce serait céder à la même ignorance qui a fait de vous ce que vous êtes. Vous voulez que j’aie peur, que je regarde mes concitoyens avec un œil méfiant, que je sacrifie ma liberté pour la sécurité. Perdu. Même joueur joue encore.

Je l’ai vue ce matin. Enfin, après des nuits et des jours d’attente. Elle était aussi belle que lorsqu’elle est partie ce vendredi soir, aussi belle que lorsque j’en suis tombé éperdument amoureux il y a plus de 12 ans. Bien sûr je suis dévasté par le chagrin, je vous concède cette petite victoire, mais elle sera de courte durée. Je sais qu’elle nous accompagnera chaque jour et que nous nous retrouverons dans ce paradis des âmes libres auquel vous n’aurez jamais accès.

Et de conclure :

Nous sommes deux, mon fils et moi, mais nous sommes plus forts que toutes les armées du monde. Je n’ai d’ailleurs pas plus de temps à vous consacrer, je dois rejoindre Melvil qui se réveille de sa sieste. Il a 17 mois à peine, il va manger son goûter comme tous les jours, puis nous allons jouer comme tous les jours et toute sa vie ce petit garçon vous fera l’affront d’être heureux et libre. Car non, vous n’aurez pas sa haine non plus.

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